
Le confinement révélateur des inégalités territoriales
Le problème posé, entre autres, par la pandémie et le confinement, qui lui est indissociable dans l’attente d’un vaccin, est celui des inégalités. Et plus précisément celui des inégalités territoriales : dans la chaine des causes et des effets, où se situent les territoires ? Hypothèse : l’espace n’est pas neutre, qui reflèterait passivement les inégalités économiques et sociales générales (simple spatialisation de ces inégalités), mais contribuerait à les accentuer à travers la spéculation foncière, à moins qu’une politique volontariste n’en contrecarre les effets.
Or, il semblerait que la pandémie et le confinement aient eu non seulement pour conséquences de révéler au grand jour ce qui avait été démontré depuis longtemps, mais qu’elle risquait d’aggraver encore lesdites inégalités pour l’avenir (encore faudrait-il disposer de statistiques suffisamment fiables pour en apporter la preuve).
D’où l’urgence d’accélérer la mise en œuvre des programmes de renouvellement urbain. A défaut de quoi les mesures de redressement économique, nationales et en tant que telles aveugles aux disparités territoriales, seraient tentées de laisser pour compte la situation de quartiers doublement périphériques (territorialement et socialement) pour mieux concentrer leurs effets sur le reste du territoire considéré comme représentatif de l’ « unité » nationale. D’autant que le président de la République ayant déclaré qu’il n’était pas question de changer de cap, la priorité donnée à l’économique serait confirmée alors même que les mesures accompagnant le confinement avaient paru mettre l’accent sur le social… provisoirement ! Certes, il a, dans son interview du 14 juillet, annoncé « un nouveau chemin ». Sera-t-il suffisamment novateur pour ne pas retomber dans le même travers : faute d’être capable de répartir le plus justement possible les charges et les ressources dans la population générale, on relègue le surplus d’inégalités supportables par la classe moyenne dans ces territoires situés à bonne distance ; ces mêmes territoires où elle a été remplacée, au fil des ans, par les classes populaires et des immigrés. Le paradoxe de la politique de la ville est bien connu : alors que l’objectif affiché est de mettre la priorité sur le rattrapage des crédits de droit commun, on préfère accorder des subventions spécifiques aux quarters défavorisés au nom d’une politique de discrimination positive, façon comme une autre de ne pas toucher à la répartition des crédits sur le reste du territoire urbain (je mets entre parenthèse le problème posé par les territoires ruraux, qui est d’un autre ordre, mais sans doute pas moins impérieux). Tel est du moins l’hypothèse de travail qui resterait à confirmer sur la base d’une analyse statistique approfondie, les données qui suivent ne constituant qu’une première approche.
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