DE LA FRANCE DES METROPOLES A LA METROPOLE FRANCE

Traversée du nord des Landes par l’A63 – Exemple emblématique de conflit entre la technique au service de l’aménagement du territoire et le souci de l’écologie.
Photo Larrousiney / Wikipedia

A propos de La France des territoires, défis et promesses de Pierre Veltz

Alors que le président Macron a ciblé le Rassemblement National (RN) en tant que principal adversaire politique en vue des prochaines élections municipales et que ce dernier par la voie de sa présidente a fait passé la résorption de la fracture territoriale avant la dénonciation de l’immigration ; alors qu’aux assises de l’Association des petites villes de France (APVF) au Pont du Gard le 19 septembre le Premier ministre déclarait que « l’acte II de ce quinquennat est celui des territoires, de tous les territoires et de toutes les communes », sous-entendu grandes et petites, et que  Marine Le Pen lançait le 15 septembre à Fréjus pour sa rentrée politique le mot d’ordre de « démétropolisation » ; alors que la reconquête des territoires ruraux est l’objectif de La République en marche ! (LRM) et que celui du RN est de séduire les habitants des grandes villes, il est plus que jamais opportun de reprendre le fil des réflexions de Pierre Veltz à travers son dernier ouvrage paru en début d’année aux Editions de l’aube afin d’y voir plus clair et fourbir ses armes en vue des futures échéances électorales.

Lire la suite « DE LA FRANCE DES METROPOLES A LA METROPOLE FRANCE »

XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION : 7) De la « City of Quartz » à la décomposition urbaine en passant par un stade délirant du capitalisme immobilier avec Mike Davis

Meilleurs vœux chères lectrices, chers lecteurs.

En ces temps lourds de menaces, nous n’aurons jamais trop d’urbanité pour les affronter. Et si la nature, parcimonieuse, ne nous en a pas suffisamment pourvu, soyons bien sûr qu’il n’est jamais trop tard pour en compenser le manque. 

20150107_195535 7 janvier 2015 : remplace une vue de Dubaï prise du golfe Arabo-Persique.

 (Je précise à l’intention du lecteur que les voeux exprimés ci-dessus l’ont été avant la tragique journée, le 4 janvier)
  Lire la suite « XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION : 7) De la « City of Quartz » à la décomposition urbaine en passant par un stade délirant du capitalisme immobilier avec Mike Davis »

XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION : 6) Ville mondiale ou ville globale/duale ? avec Saskia Sassen, Manuel Castells et Pierre Veltz

Malgré  les effets de la mondialisation – ou à cause d’eux – des géographes anthropologues comme Michel Lussault et des sociologues mâtinés d’économistes et de politologues comme François Ascher ont amplement démontré que l’espace n’avait rien perdu, ni de son caractère contraignant ni des atouts qu’il recelait. Encore faut-il savoir les exploiter. C’est, entre autres, l’auteure de La ville globale qui a mis l’accent sur l’importance de la localisation des centres de direction du capitalisme mondial et insisté sur les enjeux de la proximité pour les services venant en appui de ces centres. La réorganisation de l’économie mondiale des trente dernières années n’a-t-elle pas eu pour conséquence, comme le note Sophie Body-Gendrot dans sa préface à La ville globale, l’ouvrage de Saskia Sassen, de donner « un rôle stratégique à quelques métropoles qui remettent le local au cœur du processus global ».

320px-City_of_London

La « City » de Londres / Photo Mewiki / Wikimedia Commons

Lire la suite « XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION : 6) Ville mondiale ou ville globale/duale ? avec Saskia Sassen, Manuel Castells et Pierre Veltz »

RETOUR A VIRILIO : destin de l’espace dans la société postindustrielle

Lorsque la situation paraît bloquée, que la politique suivie patine, bégaye – comme la politique de la ville depuis quelques dizaines d’années – il peut être tentant de prendre des chemins de traverse dans l’espoir, qu’à un tournant, l’horizon se dégage suffisamment pour permettre de se poser et que, le scrutant, l’on finisse par discerner quelques voies déjà tracées par d’autres, mais non encore explorées. C’est à quoi, modestement tant le sujet recèle d’embuches, s’essaye le texte qui suit, inspiré de lectures plurielles à la croisée de la philosophie et des sciences humaines : rendre compte, d’une part, des impasses où nous conduisent nos tendances les plus spontanées, parce que conformes à nos intérêts immédiats, et des blocages auxquels les plus fécondes – qui sont aussi le plus souvent à contre-courant – au contraire se heurtent ; chercher, d’autre part, derrière les mots – « rénovation urbaine », « renouvellement urbain » par exemple − à les anticiper pour mieux les départager.

Dans un temps où, comme le relève dans Le Monde daté des 14 et 15 septembre Sylvia Zappi[1], la banlieue, après avoir espéré en un changement de cap se sent abandonnée, mettant ses derniers espoirs dans la création d’une coordination citoyenne dénommée « Pas sans nous », il est urgent de rechercher des pistes sur la base desquelles renouer le dialogue et redonner confiance. A trop désespérer du politique, la tentation du terrorisme gagne du terrain. C’est en misant sur les capacités d’adaptation de l’homme et en prenant en compte ses aspirations, et non en manipulant, que l’on pourra espérer refonder la société en ses territoires sur un principe de solidarité, incontournable si on veut réintégrer les périphéries ou, selon le beau titre du blog de Sylvia Zappi, remettre « la banlieue au centre » : moins la recentrer géographiquement que politiquement pour combler le vide politique propice au développement des phantasmes extrêmes. Mais il serait encore nécessaire de créer les conditions favorables à l’émergence de collectifs comme « Pas sans nous » à même de « repolitiser » les problèmes, les situer au bon niveau : celui où ils sont susceptibles de trouver des solutions ; de consentir les moyens financiers et organisationnels à la hauteur des besoins ; de se donner, enfin, plus de souplesse en s’efforçant d’alléger la réglementation et simplifier les procédures (le social est d’autant plus verrouillé par les règlements que l’économie est plus dérégulée). Ce sont les cadres trop rigides de l’action qu’il faut desserrer pour libérer les initiatives à même de surmonter les clivages idéologiques, sociaux et politiques.

Puisse cela ne pas être en vain, être suivi d’effets, tant les fractures territoriales menacent la cohésion sociale.

_____________________

[1] Article titré : En Banlieue, la colère contre la « trahison » de Hollande.

5061claude_parentArchitecture oblique de Claude Parent : projet présenté à la biennale de Venise de 1970 / Google Image / Naturallyjo Exactitude
Lire la suite « RETOUR A VIRILIO : destin de l’espace dans la société postindustrielle »

XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION : 4) « L’espace critique » et la « dromologie » de Paul Virilio

320px-Saint_Bernadette
Eglise Sainte-Bernadette du Banlay réalisée en 1966 conformément aux plans de Claude Parent et Paul Virilio / Photo Olivier2000 – Wikipédia L’encyclopédie libre / http://creativecommons.org/licenses/by/1.0/deed.fr
 
Lire la suite « XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION : 4) « L’espace critique » et la « dromologie » de Paul Virilio »

XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION — 2 bis) « La condition urbaine » dans « La ville des flux » vue par Olivier Mongin (suite)

De la condition urbaine à la ville des flux, il y a la distance de l’homme aux choses. Et c’est ce qui pose problème. L’homme doit se tenir à juste distance des choses comme de ses semblables. Qu’il s’en rapproche trop et l’oppression le gagne. Qu’il s’en éloigne et l’errance à laquelle il se condamne le perd. Nous entendons bien que la ville conditionne la vie du citoyen-citadin. Encore faut-il qu’il y ait adéquation entre ses aspirations et l’environnement urbain. Le mouvement y pourvoit sous réserve que celui qui imprime à la ville sa configuration ne soit pas à contre-courant de celui qui anime ses habitants.

format Kuala LumpurPhoto Andy Mitchell /Flickr

Lire la suite « XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION — 2 bis) « La condition urbaine » dans « La ville des flux » vue par Olivier Mongin (suite) »

XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION — 2) Par-delà toute démarche disciplinaire : « La condition urbaine » dans « La ville des flux » vue par Olivier Mongin

Quelles que soient ses limites, compte tenu des évolutions intervenues depuis les années 60, le livre de Jane Jacobs fut un des premiers, à avoir remis en cause l’urbanisme fonctionnaliste du Mouvement moderne pour lui substituer un urbanisme fondé sur la mixité des fonctions et la diversité. Si l’accent était d’autre part mis sur l’influence de la forme des villes sur les comportements, ce n’était plus pour les plier à une forme a priori décrétée par les architectes-urbanistes, mais pour concevoir un urbanisme à la mesure de l’homme en partant des réalités. La rupture sur ce plan était nette et le post-modernisme entre autres mouvements allait se précipiter dans la brèche à partir de la fin des années 60. Las, si l’héritage garde toute sa pertinence, la ville des flux n’a cessé depuis d’étendre ses méandres, posant de redoutables problèmes aux urbanistes en charge – entre deux millénaires − de maîtriser le phénomène de métropolisation pour sauvegarder une diversité menacée par la  mondialisation.

FavellaRio de Janeiro : favela de Rocinha / Photo AReinstein /MetamorFoseAmBULAnte / Wikimedia Commons

Lire la suite « XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION — 2) Par-delà toute démarche disciplinaire : « La condition urbaine » dans « La ville des flux » vue par Olivier Mongin »