
dans la tombe se trouve la paix,
l’occupant silencieux ignore le chagrin ;
Pram, poète danois cité par Kierkegaard dans « Le plus malheureux » (Ou bien… ou bien…)
Ce sont des milliers de vies insignifiantes que la mort viendra inopinément faucher pour illuminer de son néant leurs tombes surmontées d’une croix – dernière dérision – dont l’alignement évoque irrésistiblement celui des maisons de la ville ; laquelle est seulement séparée du cimetière par un mur croulant, victime de la voracité des pariétaires.
Comme si les défunts devaient rejouer sous terre la parodie des vivants. Nécropole ou métropole inversée. Nécropole à la conquête des tréfonds, métropole à l’assaut du ciel. C’est toujours le mort qui saisit le vif : éternel retour.
Si, selon Malraux, une vie ne vaut rien mais que rien ne vaut une vie, alors combien vaut une mort s’il s’avère qu’elle est le prix à payer pour une vie ?