L’HOMME ET L’OEUVRE

Le Caravage – Judith et Holopheme
Wikimedia Commons/Architas

Il faut admettre, définitivement, que toute oeuvre d’art, une fois rendue publique, échappe à son auteur, s’en détache, de sorte que c’est sans complaisance aucune qu’on peut à la fois condamner l’homme pour ses actes passés et célébrer l’oeuvre pour les promesses d’avenir qui lui sont inhérentes.

« J’accuse » de Roman Polanski, « Les Misérables » de Ladj Ly, sans préjuger des turpitudes passées de leurs auteurs, sont dans ce cas. Le « J’accuse » de Polanski parce qu’il s’inscrit dans une conjoncture marquée par le retour d’un antisémitisme sordide, « Les misérables » de Ladj Ly parce qu’il montre crûment ce que l’on persiste à reléguer loin de la vue des quartiers bourgeois, avec toutefois le risque que le « spectacle » offert, toujours partiel et partial, masque une partie de la réalité ou l’occulte dans ce qu’elle a de dérangeant.

Au public de s’approprier l’oeuvre d’art selon des critères esthétiques, à la société de juger l’homme en droit selon les normes morales en vigueur.

Il y a belles lurettes, bonnes âmes, que nous avons fait nôtres, quelques furent les forfaits de leur auteur, les oeuvres du Caravage.

Un commentaire sur “L’HOMME ET L’OEUVRE

  1. Il faut séparer l’oeuvre de l’homme sinon quels seraient les grands artistes aujourd’hui reconnus et estimés pour leur talent voire leur génie ? Céline serait condamné mais aussi tous les poètes maudits dont les frasques étaient célèbres. Je condamne l’homme (bien que n’étant pas juge) mais je trouve son film digne de recevoir des prix ! Mon fils a adoré c’est dire !

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